« Car tu portes mon nom » – Norbert et Stéphan Lebert

Car tu portes mon nom - Enfants de dirigeants nazis, ils témoignentComment vivre quand on porte un nom maudit, Göring, Himmler, Hess?
Comment affronter le regard des autres, leur haine?

Innocents ils l’étaient, mais aux yeux de tous ils étaient maudits..Certains ont tout fait pour fuir les idées de ce père indigne, qu’ils ont malgré tout aimé…d’autres au contraire ont toujours porté aux nues ce père dont ils ont repris aujourd’hui encore les idées. Beaucoup avaient pour parrain Adolf Hitler!Un ouvrage sur l’héritage familial, culturel, qui ne peut manquer d’interpeller chacun de nous…Comment aurait été ma vie, si j’avais eu un nom célèbre ou infamant?….Quelles portes se seraient ouvertes, ou fermées?


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Extraits

  • « Ils ne laissent pas sortir mon père parce qu’ils ne supportent pas la vérité, la vérité que raconterait mon père. Sur le national-socialisme, sur Hitler, sur la destruction des Juifs, sur son départ en Angleterre en 1941, sur le responsabilité des alliés dans la guerre. Tôt ou tard cet édifice de mensonges va s’écrouler et l’on se rendra compte que le national-socialisme a été autre chose que cet régime de terreur auquel on voudrait nous faire croire » (P. 70 – Hess)
  • « Enfants de nazis. Bormann dit que son destin a été moins dur que celui de Wolf-Rüdiger Hess, par exemple. « Mon père était parti, pour toujours. Ainsi j’ai pu mieux pendre mes distances » il racontée qu’un jour, il a reçu un appel de Gudrun Himmler, la fille de Himmler. Elle etait en colère et lui demanda en hurlant dans l’écouteur, comment il avait pu faire cela, parler si mal de l’époque. Bormann essaya de lui expliquer que le père et les crimes du père etait deux choses différentes. Elle ne l’a pas compris. [ ] Martin Bormann junior dit qu’il aimerait bien rencontrer un jour Niklas Frank. Ce fils qui a choisi la voie de la haine. Comment s’en sort-il ; peut-il s’en sortir ? « Tant de haine, j’aimerais bien lui parler. Peut-être pourrais-je l’aider » (P. 101)
  • « Gudrun Burwitz vit avec sa famille dans une petite maison au sud de Munich. Elle a des enfants et elle est mère au foyer. Il faut ajouter : elle a un hobby particulier dont on peut dire qu’il est d’ordre politique. Car elle n’apprécie pas seulement les vieux camarades de son papa. D’après des informations de sources diverses, elle apparaît volontiers dans des manifestations néo-nazies. Elle se fait célébrer » ( Gudrun Himmler -P. 160)
  • « C’est resté un tabou pendant longtemps : quel est le destin d’un enfant de national-socialiste, d’un criminel, d’un meurtrier ? Comment en vient-on à bout ? Quelle est la souffrance qu’on endure ? Ou pour poser la question autrement : les fils et filles d’un nazi sont ils eux aussi des victimes? On pourrait dire que les enfants de nazis se trouvent au point de jonction entre les coupables et les victimes. La position du coupable les concerne en ce qu’ils doivent prendre position par rapport aux actes de leurs pères. Nous devons nous demander : sont-ils pareils, pensent-ils comme leurs pères ? Et ne sont-ils pas victimes dans la mesure où ils sont poursuivis toute leur vie par une malédiction dont au fond ils ne sont pas responsables directement ? » (P. 172)
  • Elle travailla comme modiste, ouvrière aux pièces, aide-bureau et finalement secrétaire. Elle changea souvent de postes et de chambres en sous-location, elle changea de coiffure, avec le temps, elle changea de personnalité, mais une chose n’a jamais changé: où qu’elle se présente, où qu’elle apparaisse, on lui pose invariablement la question: « Himmler? Mais vous n’êtes tout de même pas de la famille de …? »

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